Patagonie – Première tentative sur l’Aguja Guillaumet

Mardi 21 novembre, arrivée en bus à El Chalten
petit village argentin, qui n’a pas échappé au boom touristique de ces dernières années. On est encore au tout début de saison, l’activité est encore calme. Tant mieux! Ce sera notre « camp de base » pour les prochaines semaines. Eduardo et Marcella nous accueillent dans leur petit havre de paix, un de leurs studios de la Posada – La Base.
Un premier créneau sans vent ni précipitation se dessine dès le jeudi: ici, la réactivité (et la patience …) est le maître-mot: à peine installés, nous trions le matériel, refaisons nos sacs, avec pour objectif l’Aguja Guillaumet, par une voie rocheuse en face, la Comesana Fonrouge…
Une voie qui devrait nous permettre une acclamation au rocher local…

l’Aguja Guillaumet se fait désirer…
Nous prenons un taxi en début d’après-midi, pour le Rio Electrico, au nord d’El Chalten. Le ciel est déjà un peu couvert, mais la météo n’annonce que des nuages, rien de très violent. A peine sortis de la voiture, et nous nous retrouvons immédiatement confrontés à la légende de la météo patagonie: ou comment vivre 4 saisons en à peine 30min! Le vent n’est pas en option en Patagonie, nous le savons, et il faudra faire avec! Après 1h30 de marche au travers d’une forêt féérique, nous accédons au refuge / restaurant de Fraile, petit camping paisible abrité du vent. Mais la pluie s’est mise à tomber, de plus en plus fort, et plutôt que d’entamer la montée vers le bivouac de Piedra Negra 1000m plus haut, nous décidons, tout comme un guide argentin et son client, de patienter un peu dans le refuge. Quand nous nous décidons à sortir, c’est une véritable tempête de neige qui nous cueille! La neige tombe à l’horizontael, bienvenue en Patagonie!
Piedra Negra attendra demain, les sommets sont maintenant saupoudrés de neige, patience …

Repérage
Après une nuit bien humide sous la tente à Fraile, nous entamons la montée à Piedra Negra, une montée bien raide, sous l’oeil imperturbable de Maître Guillaumet. C’est sans grand espoir d’escalade, mais le repérage fait partie de l’aventure. Le Passo Cuadrado que nous emprunterons pour accéder à la face W du Fitz Roy est déjà tracé, une bonne nouvelle!
La cordée argentine est partie pour la Comesana Fonrouge dans une ambiance très fraîche; au retour, ils nous diront y avoir trouvé des fissures remplies de glace, et une escalade trop lente pour atteindre le sommet.. Décidément,

De retour à El Chalten, et en attendant le prochain « vrai » créneau, nous partons découvrir les falaises d’escalade autour du village: grandes voies en grosses pour se préparer au Fitz Roy, en chaussons à la Tour d’Ivoire (6b), jolies couennes sur la même falaise, sous le regard perçant des maîtres du ciel, les condors…
Con cerveza, empanadas y Dulce de Letche, on fait nos réserves en rêvant de sommets …
Ah j’oubliais, notre studio se trouve juste en face de la Chocolateria, l’ultime fabricant de chocolats local, chocolats chauds, et des incontournables Alfajores

Mont Buet

 

Le beau est annoncé, des couleurs automnales qui commencent à tirer sur le blanc, le panorama promet d’être de toute beauté.
Nous entrons dans le vallon de Sixt Fer à Cheval, un vallon bien connu par les glaciéristes pour le cirque qui le ferme, un cirque foisonnant de splendides cascades de glace … Ce n’est pas encore la période …
Nous remontons vers le refuge du Grenairon-Buet, perché à 2000m entre les Fiz et le cirque du Fer à Cheval. Notre route croise celle d’une horde de mouflons, qui semble-t-il, ont fait leurs réserves pour l’hiver!!

Sur les Fretes du Grenier, le Buet, en face, semble encore bien loin. La neige apparaît, recouvrant parfois les trous rocheux. L’endroit est sauvage. Une dernière arête, équipée de temps à autre de mains courantes, et nous accédons à l’arête neigeuse du Buet, puis à son sommet, 3098m. Il est 16h. Un très léger vent de SE. Parfait pour nous.